vendredi 11 décembre 2020

Non au forçage génétique

 





Depuis le 3 septembre dernier, les représentants des États membres de l'Union européenne discutent d’une possible autorisation de dissémination dans la nature d'organismes issus du forçage génétique. Rendu possible grâce à la récente technique des « ciseaux génétiques » CRISPR-Cas9, le forçage génétique consiste à insérer certains types de gènes ciblés pour s'assurer que les modifications réalisées en laboratoire soient transmises à tous les descendants, et donc à l'ensemble de la population voire de l’espèce.

Les firmes agro-chimiques pourraient ainsi modifier le génome d'une espèce jugée nuisible pour les cultures, pour la rendre plus vulnérable aux pesticides de synthèse ou pour limiter ses capacités de reproduction, la menant à l’extinction. Cette nouvelle arme s’ajoute à l’arsenal biotechnologique dont disposent déjà les firmes : elles proposent d'intervenir sur les insectes considérés comme bénéfiques, comme les abeilles, pour les rendre résistants aux pesticides, et ainsi continuer à commercialiser leurs produits chimiques. Des centaines de brevets ont été déposés, qui couvrent toutes sortes d'espèces (mouches, papillons, mollusques, ou rongeurs…). 



L’EFSA y admet des « risques inconnus » liés à la propagation de ces organismes, comme la modification « imprévue et irréversible » du vivant, et estime que les protocoles sont « insuffisants » pour l'évaluation des risques environnementaux et la surveillance après la  mise sur le marché, notamment. 

Mais cet avis ne suffira pas à empêcher les multinationales des biotechnologies et de l'agro-industrie d’obtenir le feu vert européen. Le poids de leurs lobbys et les sommes colossales en jeu font craindre que les laboratoires puissent bientôt lâcher dans la nature des organismes issus du forçage génétique. Avec une dizaine d’organisations, POLLINIS se bat pour les en empêcher. Et pour que les citoyens soient consultés avant toute prise de décision. Seule une pression citoyenne sans précédent sur les institutions pourra faire rempart à cette possible altération définitive de la nature et du vivant.

Aucun commentaire: